Attac Autriche - Crise du Covid-19 : les banques Raiffeisen et Oberbank sauvent les actionnaires plutôt que les gens

vendredi 3 avril 2020, par Attac Autriche

Attac Autriche exige l’interdiction du versement de dividendes aux actionnaires* et des conditionnalités strictes attachées au sauvetage des banques

Le monde se dirige vers la pire crise économique depuis des décennies. La tâche la plus importante des banques est désormais de continuer à alimenter l’économie et la société en liquidités et de différer les défauts de paiement des prêts aux particuliers et aux entreprises. En outre, elles doivent être en mesure de faire face à des défauts de paiement élevés afin de ne pas devoir être secourues par la population elle-même, ce qui aggraverait encore la crise.

« Mais au lieu de faire tout leur possible pour améliorer leur niveau de fonds propres et donc leur sécurité en cas de crise, certaines banques comme Raiffeisen Bank International (RBI) et Oberbank prévoient dès à présent de maintenir ou d’augmenter le versement de dividendes à leurs actionnaires », dénonce Lisa Mittendrein de l’association Attac. Ces banques sauvent ainsi des actionnaires et non des gens, avant même la crise.

Attac enjoint les banques à cesser de verser des dividendes. "Si Erste Bank et BKS (comme prévu avant la crise du Covid-19) distribuent également des dividendes, les actionnaires des banques pourraient gagner plus d’un milliard d’euros en pleine crise du Covid-19.

En outre, Attac en appelle à la BCE afin qu’elle instaure une interdiction des versements de dividendes, des primes et des rachats d’actions pour l’ensemble de la zone euro, ainsi qu’une limitation stricte des salaires des dirigeants, afin de rendre les banques plus résilientes aux crises. « Ce n’est qu’à ces conditions que les banques devraient être autorisées - si nécessaire - à épuiser leurs réserves de capital afin de pouvoir repousser les échéances des prêts aux entreprises et aux particuliers », explique Mme Mittendrein. Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire exige également, dans une déclaration, que le soutien de l’économie réelle ait désormais la priorité sur les distributions de dividendes.

Ce sont les actionnaires et non pas les citoyens qui doivent venir au secours des banques

L’effondrement économique imminent va certainement frapper durement les banques européennes. « Les erreurs de 2008, où les populations ont sauvé les actionnaires des banques par des moyens détournés, ne doivent pas se répéter », exige Attac. « La directive européenne »Bank Recovery and Resolution Directive« (BBRD), qui vise à garantir le plan de sauvetage payé par les actionnaires, doit être appliquée sans exception dans la crise à venir », déclare Mme Mittendrein.

Les banques « d’importance systémique » menacent toujours des économies entières

Dans ce contexte, Attac dénonce également l’échec de la scission des banques d’importance systémique après la crise de 2008. Bien que leurs fonds propres soient aujourd’hui plus élevés qu’avant la crise, ils sont encore beaucoup trop faibles. « Cela nous tombe maintenant dessus, car il y a encore des banques trop grandes pour faire faillite (too big to fail) et qui menacent ainsi des économies entières ». En fin de compte, la population pourrait devoir intervenir à nouveau, car ni le « sauvetage » des actionnaires* ni le fonds de sauvetage des banques européennes ne peuvent absorber leurs pertes, estime Attac.

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