Une étape fondamentale

Le contexte de crise, dans ses multiples dimensions – sociale, économique, écologique et démocratique – et le choix de Tunis pour accueillir cette nouvelle étape du Forum social mondial devrait notamment nous permettre de construire des convergences plus particulièrement avec les acteurs et mouvements des pays du Maghreb et du Machrek, et de renforcer nos luttes communes contre les accords de libre-échange entre l’UE et ces pays, pour l’annulation de la dette, contre les gaz de schiste et les grands projets inutiles et imposés, pour la liberté de circulation, sur la démocratie, ainsi que sur la Palestine, la Syrie et les autres conflits dans la région.

C’est aussi un espace où approfondir nos liens avec de nouveaux acteurs tels que les « indignés », Occupy, Y’en a marre du Sénégal, mouvements étudiants du Québec et du Chili, résistants grecs contre les diktats de la Troïka, etc., tous sous le choc des politiques d’austérité. Enfin, le Forum social mondial sera aussi pour Attac un moyen de relancer les indispensables - car stratégiques - convergences entre luttes sociales et luttes écologiques, alors que la conséquences de la crise et les politiques extractivistes et productivistes bloquent les transitions socio-écologiques.
Il sera également une étape dans la construction du mouvement social européen, dans la perspective de l’Altersommet en juin à Athènes. Attac France, avec ses partenaires, s’évertuera, lors du Forum social mondial à Tunis, à faire avancer ces axes de mobilisation au sein du mouvement altermondialiste, mais aussi de porter une réflexion collective sur le processus des Forums sociaux lui-même et l’altermondialisme.

Construire des dynamiques durables

Attac France construira une forte délégation à Tunis, composée de nombreuses et nombreux adhérent-es, avec la préparation d’activités portées par les commissions d’Attac France et des partenaires internationaux.

Au-delà du Forum lui-même, cet événement est également une excellente opportunité pour envisager des rencontres avec des acteurs tunisiens impliqués dans des luttes locales (mouvement des diplômés chômeurs, travailleurs en lutte dans le bassin minier, opposants aux gaz de schiste,...), rencontres qui ancreront notre participation au Forum et pourront déboucher sur des relations et/ou des projets durables.

Des mobilisations locales en amont pour élargir et diversifier la participation

Pour préparer cette mobilisation majeure, des activités préparatoires de toute nature seront organisées en amont, en particulier dans le cadre de processus collectifs de mobilisation. Au niveau national, Attac France est notamment impliquée dans la dynamique des acteurs de solidarité internationale – associations et syndicats - animée par le CRID, et participe au Forum des associations démocratiques de l’immigration (FALDI).

Partout en France, de l’implication des comités locaux au sein des Forums sociaux locaux et/ou de leurs liens avec de nombreuses associations et mouvements porteurs d’alternatives, mais aussi des acteurs culturels, des radios indépendantes, etc. pourront émerger des espaces d’information et d’action permettant d’élargir et de diversifier la participation au Forum social mondial.

L’extension du Forum social mondial au-delà de Tunis

L’extension du Forum social mondial, aussi appelée « Tunis étendu », pourra permettre, par l’organisation d’activités se plaçant sous le label du Forum dans de multiples lieux dans le monde, d’aller plus loin dans la démultiplication de la participation pour les personnes et organisations n’ayant pas les moyens de faire le déplacement jusqu’à Tunis. Cela permet également une meilleure prise en compte du « terrain » aussi bien en termes de problématiques que de formes d’expression et, in fine, une meilleure intégration du « local » et du « global ». Assurer la participation du « local » au Forum social mondial de Tunis 2013 est particulièrement important au regard des objectifs de renforcement des liens avec de nouveaux acteurs tels que ceux résultant des processus migratoires (souvent dans les quartiers populaires), ceux de la nouvelle génération de l’altermondialisme (« indignés ») et ceux liés à la transition écologique (acteurs des alternatives concrètes), tous ancrés dans le « local ».