Macron-Modi : le partenariat de la honte

mardi 3 octobre 2023, par Attac France

Ce texte est tiré du dernier numéro de notre trimestriel, Lignes d’Attac, disponible en adhérant ou en s’abonnant.

Le premier ministre de l’Inde, devenu un partenaire majeur de la géopolitique française sous la présidence Macron, a été l’invité d’honneur du défilé du 14-Juillet. Mais qui est exactement le dirigeant de ce pays, à qui la France a vendu 36 avions Rafale en février dernier ?

En quelques mots : Narendra Modi est nationaliste hindouiste, autoritaire, et néo-libéral, à la tête du Bharatiya Janata Party (BJP), un parti issu du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS). Ce groupe paramilitaire, qui glorifiait Mussolini et Hitler, comptait notamment parmi ses rangs l’assassin de Gandhi.

La politique intérieure conduite par Modi se caractérise par une grande violence à l’encontre de la minorité musulmane. En 2019, le gouvernement indien a décidé d’abroger l’autonomie du Cachemire, le seul État à majorité musulmane du pays. Il a fait voter la même année une loi sur la citoyenneté facilitant l’obtention de la citoyenneté indienne par les réfugié·es à la condition qu’iels ne soient pas musulman·es.

La politique de Modi se traduit également par une grande complaisance à l’égard des ultra-riches, ce qui n’est pas sans évoquer celle d’Emmanuel Macron : son gouvernement a par exemple fortement aidé les deux hommes les plus riches du pays, Adani et Ambani, en leur bradant les biens publics du pays.La libéralisation de l’économie indienne, officiellement mise en œuvre dès 1991, a été accélérée sous Modi qui, pour pouvoir maintenir cette politique, a dû prendre le contrôle des institutions et contre-pouvoirs (universités, justice, médias).

La répression et la violence d’État subies par la société civile, les journalistes, les avocat·e·s ou les syndicalistes n’a cessé de croître (Amnesty a notamment dû quitter le pays). Modi pourrait incarner à lui seul la dangereuse convergence entre l’extrême-droite et les intérêts des plus riches.

L’espoir existe pourtant suite aux grandes mobilisations de 2021. Des centaines de millions de paysan·nes ont, après un an de lutte, fait reculer Modi sur son projet de réforme ultralibérale de l’agriculture. Et, contre toutes attentes, le parti majoritaire d’opposition a très largement remporté les élections régionales au Karnataka, bastion du BJP, en mai 2023. À nous maintenant de nous montrer solidaire avec la société civile indienne, et de mettre la pression sur le gouvernement français pour qu’il mette fin à sa complaisance avec Modi.

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