Nous sommes tou·te·s solidaires de Carola Rakete, capitaine du Sea Watch

mercredi 3 juillet 2019, par Commission migrations

Dans la nuit du 28 au 29 janvier, après 17 jours d’errance en Méditerranée avec à son bord 42 personnes migrantes sauvées d’un naufrage, la capitaine du Sea Watch a pris la décision d’entrer sans autorisation dans le port de Lampedusa, en bravant les interdits du gouvernement italien.

« Nous attendons encore et toujours une solution qui ne se dessine malheureusement pas. C’est pourquoi j’ai maintenant moi-même décidé d’accoster dans le port » a-t-elle expliqué dans une vidéo relayée sur Twitter par l’ONG Sea Watch. Les autorités italiennes l’ont aussitôt arrêtée au motif d’une « aide apportée à l’immigration clandestine ».

Attac est totalement solidaire de cette action conforme au droit humanitaire, à l’obligation du secours à toute personne en danger, aux traditions du sauvetage en mer comme en montagne. Mateo Salvini s’est mis hors-la-loi ainsi que tous les pays de l’Union européenne qui n’ont rien fait malgré les appels au secours et qui portent la lourde responsabilité depuis des années des milliers de morts en Méditerranée et ailleurs sur les routes de transits migratoires.

Le droit est du côté de la capitaine du Sea Watch, les criminels sont du côté du gouvernement italien et de ses soutiens européens.

Cet acte courageux dépasse la simple défense du droit à la vie des migrant·e·s contre un fauteur de troubles xénophobes dont l’action est attentatoire aux libertés fondamentales. Sa portée est immense :

  • il montre la voie à suivre, celle de la désobéissance civile aux règles mortifères imposées par des politiciens que les scrupules n’étouffent pas et pour lesquels la vie des migrant·e·s n’est qu’une variable d’ajustement d’une économie profitable ;
  • c’est un acte politique émancipateur majeur qui douche les rodomontades d’un petit ministre d’extrême droite dont la vision du monde est surtout raciste ;
  • c’est une victoire, même symbolique, contre les forces de repli identitaire, contre le refus de l’ouverture à l’humanité des autres ;
  • c’est l’affirmation que la libre circulation des êtres humains est inaliénable quels que soient leurs statuts ;
  • c’est la preuve que la jeunesse de la capitaine du bateau, qui aujourd’hui sauve l’honneur de nos consciences meurtries, sera demain l’alternative aux vieux politiciens xénophobes d’aujourd’hui.

Face a ces évidences, l’indifférence des dirigeants de la plupart des États de l’Europe montre bien ce qu’il faut penser de l’Union européenne actuelle : leurs paroles pathétiques sont à comparer avec leur inaction en matière de protection des droits de tous les humains dès qu’ils dépassent simplement leurs intérêts propres.

Attac affirme que les exigences du respect de l’humanité sont supérieures aux lois des États et des gouvernements. Les premières sont universelles et perdurent dans le temps, les deuxièmes sont passagères et liées à des groupes d’intérêts, notamment économiques et financiers.

Attac affirme que les 40 personnes en quête de refuge sauvées en Méditerranée fuient des situations économiques, sociales, politiques et militaires
dont nos propres politiques de pillage et de contrôle néocolonial de l’Afrique sont à l’origine et portent l’essentiel de la responsabilité.

Attac affime que :

  • l’accueil et l’insertion dans nos sociétés des « migrant·e·s en quête de refuge »,
  • la reconnaissance d’une liberté de circulation quel que soit le lieu de naissance,
  • la légitimité de déposer une demande d’asile sur un territoire libre d’accès,
  • la régularisation de tous les travailleur·euse·s sans-papiers,
  • la reconnaissance des mêmes droits sociaux et citoyens pour les résidents nationaux et migrants,
  • la reconnaissance du bien-fondé du soutien apporté par les ONG aux migrant·e·s et celui des efforts d’accueil déployés par les villes déclarées « accueillantes »...,

sont les vraies composantes d’une politique apte à assurer demain, sur une planète régénérée et vivante, l’existence d’une terre d’inclusion, d’hospitalité, de partage, et de coopération.

Malgré l’annonce de sa libération, nous rappelons qu’il faudrait plutôt lui décerner un tableau d’honneur pour l’exemplarité de son action que criminaliser son action.

Attac appelle en outre tous les citoyens conscients de la situation à signer les pétitions qui circulent en sa faveur, à participer aux rassemblements de soutien pour dénoncer la criminalisation des exilé·e·s et de leurs soutiens :

  • en Avignon, mercredi 3 juillet, à 18h30, place Pie
  • à Marseille, mercredi 3 juillet, à 18h30, sous l’ombrière - Vieux Port
  • à Paris, mercredi 3 juillet à 18h, place de la bataille de Stalingrad
  • à Reims, mercredi 3 juillet, à 18 heures, à la Fontaine des solidarités , place d’Erlon

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