L’Observatoire des multinationales a publié, en juin 2018, un rapport très instructif sur « Le véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises ». En s’appuyant sur ce travail, Attac va publier à l’occasion du sommet de Davos, et du « Choose France Summit » une analyse sur le coût de « nos chères multinationales » pour la société et la planète. L’accent sera mis sur trois types de coûts.
En premier lieu, les multinationales françaises contribuent aux inégalités sociales et au chômage : de 2010 à 2017 : les dividendes des sociétés du CAC 40 ont augmenté de 44%, les rémunérations patronales de 32%, les salaires moyens de 22%, leurs effectifs mondiaux de 2.4% … et leurs effectifs en France ont baissé de 20%. Ainsi, le chiffre d’affaires de Michelin a augmenté de 22%, tandis que ses effectifs en France décroissait dans les mêmes proportions ; le salaire moyen d’un patron du CAC40 était de 4.68 millions d’euros en 2017 ; autre exemple, il faut 251 ans pour un salarié de Carrefour pour gagner autant que son PDG, 201 ans dans le cas de Renault, …
Deuxième coût pour la société : les entreprises du CAC40 sont les championnes de l’évitement fiscal : selon la direction du Trésor, le taux d’imposition effectif brut des grandes entreprises était en 2014 de 26%, contre 32% pour les PME. En 2017, le CAC40 avait 16 240 filiales, dont 2 469 localisées dans des territoires identifiés comme des « paradis fiscaux et judiciaires », soit une moyenne de 427 filiales par groupe.
Last, but not least, les dégâts écologiques de « nos multinationales » sont considérables : en 2017, 22 entreprises du CAC40 ont déclaré des émissions de gaz à effet de serre en hausse. 1.29 milliard : c’est le nombre de tonnes de gaz à effet de serre émises dans l’atmosphère par 37 groupes du CAC 40, selon l’Observatoire des Multinationales. Ce qui équivaut aux émissions combinées de la France, de l’Allemagne et des Pays-Bas.
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