Atelier 2 : Éducation

Pour Attac , le fait éducatif apparaît essentiel pour la construction d’autres mondes possibles. Mais à quel niveau thématique, à quel niveau d’enseignement poser la réflexion ? Comment se positionner actuellement face au projet de refondation ? (la réponse était plus facile face aux claires régressions de l’équipe précédente !)

Le travail du CL Isère a démarré avec des interventions très générales sur le terrain et une mobilisation modérée. Il a vite fallu chercher une problématique plus précise.

La participation à un collectif(http://http://debateducationisere.eklablog.com/) avec parents et syndicats pour préparer un débat sur l’éducation a conduit à un travail de six mois, avec une réflexion sur le système d’éducation et particulièrement les objectifs de privatisation et de marchandisation de l’OCDE, le rôle des NTC dans ce processus de mise en marché de l’école.

Évaluation globale claire soulignée également par un document de l’IIEP (institut de prospective émanant de l’UNESCO) : importance de l’aspect idéologique de l’éducation qui prépare à l’économie de marché et, planquée derrière de beaux développements sur le principe d’équité, la mise en place confirmée de la privatisation.

 

Approfondissement de l’analyse qui sur le terrain a pu paraître peu mobilisatrice : comme si elle allait trop loin : et pourtant la question est fondamentale : il s’agit de former des citoyens conscients du monde et non des individus « employables ».

Pour nous, il s’agit bien de garder prioritaire une réflexion au niveau des finalités en précisant quels champs de nos compétences d’Attac sont concernés mais également en faisant des choix stratégiques et tactiques qui ne renforcent pas finalement le système.

 

Dès la Révolution, les projets éducatifs joignent luttes contre les inégalités de fait et contre les croyances et portent les valeurs d’universalité et d’éducation illimitée, selon les besoins. Mais cette vision n’écarte pas clairement certains soupçons d’utilitarisme et d’élitisme.

( voir les réflexions actuelles sur l’ « esprit des lumières » lié au libéralisme)

 

La question de la dépendance du service public par rapport au pouvoir politique du moment et ses errements éventuels est toujours posée.

Si on s’interroge sur la structure démocratique existant dans la prise de décision, les réponses soulignent toutes une grande opacité. Un travail de chercheur actuel ose même conclure qu’en fait l’institution éducative est au service de son ministre.

Position confirmée par l’évolution actuelle du rôle des inspecteurs qui aujourd’hui sont chargés de vendre les réformes.

 

Le débat pose ici la question des savoirs : qu’est ce qu’un savoir émancipateur ? L’école n’est pas la seule source de production de savoirs. L’éducation, c’est plus que le savoir, le savoir comme construction collective.

 

Rôle de décodage important pour Attac au niveau global, sans grande réponse des partis et syndicats. Idéologie du système mal perçue aussi par parents ou enseignants, tous très imprégnés par la culture académique, l’élitisme, la hiérarchie. cf. la ségrégation « de bon sens » opérée par les parents, victimes aussi à l’école du consumérisme généralisé.

 

Comment ne pas promouvoir le service Public tel qu’il est et pourtant s’accrocher à le défendre ?

Comment décider des »bonnes pratiques » ?

  • Réclamer un Institut Pédagogique avec une structure démocratique,
  • une école qui réponde à la diversité des profs, des élèves, à la diversité culturelle,
  • qui participe à la cohésion sociale, à la construction d’une société démocratique.

 

En conclusion d’une discussion un peu dispersée faute d’un choix précis d’objectif de matinée. :

Quelles instances proposées pour prolonger ce rôle de décodage essentiel à Attac et réfléchir aux finalités ?

Malgré l’urgence, on a besoin de temps pour trouver les formes et les niveaux d’investissement les plus justes : relais à passer à un groupe de réflexion à ouvrir, puis une commission pour préparer « un projet d’éducation susceptible de contrer le schéma néolibéral et cependant être présent dans les luttes au niveau local.