Extinction Rebellion et Attac s’introduisent sur le tarmac de l’Aéroport du Bourget pour y planter des arbres et empêcher les ultra-riches de prendre leur jet privé pour le week-end

vendredi 22 septembre 2023, par Attac France, Extinction Rebellion

Les organisations Extinction Rebellion et Attac ont réinvesti l’aéroport du Bourget ce vendredi 22 septembre pour dénoncer la responsabilité des ultra-riches dans la crise écologique et la complicité du gouvernement. Une trentaine d’activistes ont pénétré le tarmac pour y planter des arbres, symbolisant ainsi un futur alternatif désirable, possible et bénéfique pour tous et toutes.

Mise à jour : suite à cette action,13 activistes ont été placé·es en garde à vue à la gendarmerie des transports aériens du Bourget et de Roissy, le soutien sur place s’organise pour exiger leur libération

Il y a un an les militant·es d’Attac et XR empêchaient les ultra-riches de partir en week-end en jets et dénonçaient le poids de cette toute petite partie de la population dans le dérèglement climatique. La justice continue de criminaliser les actions de défense des activistes, 11 d’entre nous ont été condamné·es à des amendes allant de 300 à 500€. Un verdict qui n’entame pas notre détermination. Ce 22 septembre, nous nous sommes de nouveau introduits sur l’aéroport du Bourget.

Après avoir ouvert le grillage à la meuleuse pour s’introduire sur le lieu, une trentaine de citoyen·nes ont planté plusieurs arbustes sur le tarmac et détourné le panneau devant le portail de l’aéroport, en remplaçant l’inscription « Zone militaire protégée » en « Zone de crimes climatiques ». Parés de masques enfantins et de combinaisons blanches, les militant·es ont aussi dispersé des poudres colorées, déposé des bottes de paille et déployé des banderoles avec indiqué « Ne laissons pas les ultrariches détruire la planète » et « Non aux jets privés - Oui aux arbres fruitiers ». Notre objectif ? Montrer que cet espace bétonné de l’aéroport du Bourget, pourrait être utilisé à des fins meilleures, qui ne serait pas nocives pour la planète et notre santé et servirait l’intérêt commun, contrairement à l’usage climaticide de jets privés par les quelques ultra-riches. 

  • Pour Emma, membre d’Extinction Rebellion : « Je suis ici pour dénoncer l’indécence des jets privés. Les jets privés représentent le summum de l’injustice climatique et le symbole du refus du gouvernement à agir pour un futur durable. Pourquoi est-ce si compliqué de se passer de ce superflu ? Pourquoi laisser ces hyper-riches polluer à leur guise, à l’heure où les Français subissent les effets des canicules et sécheresse ? »
  • Lou Chesné, Porte-parole d’Attac, ajoute : « Sachant qu’aucune action gouvernementale n’est prise pour les stopper, les citoyens et citoyennes sont légitimes à mettre hors état de nuire ces criminels climatiques qui nous privent de notre avenir. Et on le sait, on a une carte à jouer, comme ce fut le cas à Amsterdam où suite à une action de désobéissance civile, les jets privés ont été interdits . »

Les jets privés, symbole de l’injustice sociale et climatique

Alors qu’en 2023, le monde vient de connaître l’été plus chaud de l’humanité, que forêts et villes partent en flamme, à l’heure où « l’effondrement climatique a commencé », l’industrie des jets privés est en plein essor. Entre 2021 et 2022, les vols au départ de la France ont augmenté de 55%, et les émissions générées de 93%. Pourtant, ce mode de transport utilisé par une minorité de privilégiés, dont la fortune moyenne s’élève à 1,3 milliards d’euros, est extrêmement polluant : une seule heure de vol en jet correspond aux émissions annuelles d’une personne respectant l’Accord de Paris pour garder une planète habitable.

Rappelons que le trafic aérien demeure le mode de transport le plus inégalitaire. L’aviation a contribué plus au réchauffement climatique que l’ensemble du continent africain, et seulement 1% de la population mondiale est responsable de 50% des émissions de l’aviation.
Tandis que la première ministre Élisabeth Borne rappelait le 12 juillet dernier que la transition écologique était « l’affaire de tous », aucune contrainte ne pèse actuellement sur ces très privilégiés qui utilisent le moyen de transport le plus polluant au monde. Exclusion des jets privés de la Loi Climat et Résilience qui interdit certains vols courts, rejet en niche parlementaire d’une loi visant à interdire les jets privés.... Le refus du gouvernement de réglementer l’aviation privée ne fait qu’encourager ces pratiques climaticides et accentue l’injustice sociale et climatique entre la population et les plus privilégiés.

Des futurs désirables sans jets privés pour l’intérêt commun

Alors que dans le monde, plus de 8 personnes sur 10 n’ont jamais mis les pieds dans un avion, ce sont eux qui sont le plus durement touchés par la crise climatique et les effets négatifs de l’augmentation du trafic aérien, tels que l’accaparement des terres, le bruit ou les problèmes de santé. Aujourd’hui, les dizaines de milliers d’habitants des communes avoisinant le Bourget souffrent au quotidien des nuisances occasionnées par cet espace profitant aux ultrariches : pollutions sonores provoquant stress chronique, problème de sommeil, hypertension et autres problèmes de santé, pollution atmosphérique, traces d’hydrocarbures dans les réserves d’eau agricoles, etc..

  • Léa, participante à l’action, déclare : « Par notre action, nous souhaitons aussi montrer qu’une autre occupation de ces espaces que sont les aéroports est possible. Ces 500 hectares peuvent être réhabilités en espaces plus profitables pour la population locale : des parcs ou terrains de sports pourraient voir le jour, des logements pourraient être construits, des petites exploitations agricoles pourraient s’installer ».

Extinction Rebellion et Attac réclament donc l’interdiction des vols en jets privés et la remise du lieu à disposition des habitants et de l’intérêt commun.

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