Les « premiers de corvée » ne paieront pas la dette Covid !

mardi 2 février 2021, par Attac France

Les riches et les multinationales sont les profiteurs de la crise : à eux de payer la dette Covid !

Le gouvernement a donné mandat à la commission Arthuis de proposer des mesures pour une « remise en ordre des finances publiques », afin de rembourser la dette-Covid, sans augmenter les impôts (donc sans revenir sur la suppression de l’ISF et la mise en place du prélèvement forfaitaire unique ni sur la baisse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés), grâce à « une gestion plus rigoureuse des dépenses publiques » et des « réformes structurelles », comme celle des retraites.

Attac publie ce mardi une note intitulée « Qui doit payer la dette Covid ? » pour déconstruire cette fausse évidence.

Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac  : « La dette-Covid ne doit pas être instrumentalisée pour renouer avec les politiques néolibérales et l’austérité budgétaire dont la crise sanitaire a démontré les effets tragiques sur les inégalités, sur l’hôpital public et notre système de santé. Il existe des politiques alternatives face à la dette-Covid, utilisant les leviers monétaire et fiscal, pour développer les politiques publiques nécessaires à notre avenir ».

Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac, s’indigne : « Tandis qu’un million de français sous tombés sous le seuil de pauvreté depuis le début de la crise du Covid, les milliardaires français ont déjà retrouvé leur niveau de fortune d’avant la crise. Il serait inacceptable que ce soient aux "Premiers de corvée" de rembourser la dette Covid, alors que celle-ci a été creusée par des aides massives accordées aux grandes entreprises multinationales sans contrepartie sociale, fiscale et écologique. Cela a favorisé une explosion des inégalités en faveur des actionnaires. C’est aux profiteurs de la crise de payer la dette Covid ! ».

Selon Dominique Plihon, co-rédacteur de la note : «  Actuellement le coût de la dette publique diminue, même si la dette augmente, car l’État s’endette à des taux d’intérêt négatifs à la suite de la politique monétaire menée par la banque centrale. Pour Attac, l’objectif est de réduire l’emprise des marchés financiers sur les politiques publiques »

Reprendre le contrôle de la dette publique passe par (i) un audit citoyen sur la dette, (ii) une restructuration et une annulation partielle de la dette détenue par la BCE en fonction d’objectifs écologiques, (iii) le financement monétaire des dépenses publiques prioritaires, et (iv) la réduction de la dette détenue par les créanciers étrangers.

Pour Vincent Drezet, co-rédacteur de la note : « Il est également urgent de mobiliser la politique fiscale face à la crise. Nous proposons que soit instaurée une « contribution pour le remboursement de la dette-Covid » (CRDC), qui répond à l’objectif prioritaire de justice fiscale, et sera payée par les grandes entreprises et les ménages les plus riches. »

Contrairement à l’injuste CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale) que le gouvernement souhaite prolonger, la CRDC aurait une double caractéristique : (i) elle sera acquittée par les ménages et les entreprises ; (ii) elle exemptera les pauvres, les classes moyennes et les PME qui ont payé un lourd tribut aux politiques de rigueur budgétaire et salariale depuis la crise de 2007-2008.

Au-delà de la CRDC, dont l’objet est spécifique (payer la dette Covid), une réforme globale de notre système fiscal s’impose pour restaurer la justice fiscale et financer les politiques publiques dont la crise sanitaire a montré le rôle stratégique.

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