Historique.

La campagne a été lancée en novembre 2011, à l’initiative d’Attac et de la fondation Copernic : l’appel lancé sur internet a recueilli 60 000 signataires. 150 comités locaux « audit citoyen de la dette » ont été créés. La mobilisation a été très importante et multiforme :

• nombreuses réunions publiques
• nombreux articles dans la presse (google actualité), journaux locaux.
• éducation populaire sur la dette : réunions, tracts, documentaires ou montages pédagogiques proposés par le site de l’Audit Citoyen de la Dette ou des comités locaux d’Attac, actions de rue, pièces de théâtre.
• interpellation d’élus locaux, audit des collectivités locales (emprunts toxiques...)
• mobilisation le 19 mai à Francfort contre la BCE (300 français présents).

Du fait de l’omniprésence de la campagne présidentielle en France, on a constaté une baisse de l’activité des comités. Or on assiste à une accélération des pressions sur les peuples avec l’instauration du pacte budgétaire : pressions sur la Grèce mais aussi l’Irlande avec le référendum (démobilisation des gens, malgré une bonne campagne pour le Non : « À quoi bon voter Non puisque qu’on ne tient pas compte de notre avis »). La mobilisation en Allemagne a permis le report de la ratification du pacte budgétaire à l’assemblée. Il est nécessaire de développer des actions à l’échelle européenne. En France, nous sommes dans une situation particulière après l’élection de François Hollande. A l’échelle nationale, dans l’immédiat, il faut interpeler les candidats aux législatives : « Allez-vous voter pour ce traité ? » ; action à diriger essentiellement vers les candidats de gauche. Par rapport à la situation en Grèce, ce qui va se passer avec les élections du 17 juin sera déterminant pour toute l’Europe. Le soutien est primordial pour contrebalancer les pressions sur le peuple grec. D’où la décision d’interpeller François Hollande par le biais d’une lettre ouverte dès lundi pour demander un référendum sur le Pacte Budgétaire, des explications sur ce qui se cache derrière le mot « croissance »... (voir le mémorandum de Fabius)

Prochain grand rendez-vous

Le samedi 23 juin, journée de réunion nationale des collectifs citoyens d’audit de la dette qui sera aussi une journée de soutien à la Grèce. Programme :

• Matin : bilan et priorités pour la rentrée.
• Après-midi : tables rondes : une sur le collectif, l’audit et ses perspectives, l’autre sur le pacte budgétaire avec les économistes atterrés...
• Soirée : à partir de 18 h , meeting de soutien à la Grèce, place Stalingrad, avec des militants grecs, des musiciens et d’autres artistes.

Perspectives.

• Tribunal de la dette à l’automne (sur le modèle de ce qui a été fait au Brésil ?)
• Actions de soutien à la Grèce et autres pays menacés en particulier l’Espagne : initiatives à prévoir le 15 juin à Paris, éventuellement en direction des 3 banques françaises impliquées (BNP, CA, Société Générale).
• Progresser dans l’établissement de l’Audit National et de celui des collectivités locales (DEXIA...)
• Réseau européen des audits : publication d’un document synthétique des mobilisations européennes en s’appuyant sur les expériences des comités locaux.

Les questions ont permis de développer l’intervention.

• Mise en valeur de l’exemple argentin : la lutte a permis que 75% de la dette soit renégociée, dans une situation que l’accord ALCA, pire que le pacte de stabilité, rendait plus difficile.
• Questions sur la proposition d’un référendum sur le pacte budgétaire (interpellation de Hollande dans ce sens), la nécessité de ne pas se lancer seul sur un référendum populaire, dans le cas probable où Hollande refuserait notre proposition, mais de s’allier à des syndicats et des partis de gauche... Le lancement de cette votation citoyenne est une initiative d’Attac et de la Fondation Copernic et pas du collectif de l’audit dans sa totalité. D’où la nécessité d’une large participation pour réussir.
• Question sur les conséquences des élections en Grèce qui, si Syriza l’emporte, entraînera une situation inédite en Grèce et dans toute l’Europe. D’où la nécessité de solidarités et d’initiatives politiques larges dès cet été.
• Attac Bouches-du-Rhône a rendu compte de son expérience, très riche : organisation de journées de formation, meeting (150 personnes), cafés citoyens, participation à des réunions publiques (exemple de questions posées aux candidats : « Qu’est-ce que le pacte budgétaire ? Est-ce que cela fera partie de vos objectifs ? Que pensez-vous d’un référendum ? »).
• Jean-Marc, Attac 39, a souligné l’urgence de la réaction face à l’accélération des attaques contre les peuples.
• Frédéric Lemaire a conclu : les élections sont davantage le reflet d’un rejet de Sarko que d’un soutien à Hollande. Le vote ne va pas donner un blanc-seing aux socialistes. Dans ce contexte, sans se prendre pour « la sixième internationale », Attac a un rôle de rassemblement à jouer en France et avec les autres Attac d’Europe. Il rappelle l’importance de la réunion du 23 juin .