Fralib, Lejaby, Petroplus, Renault …. les exemples sont nombreux de salariés confrontés à des décisions de fermeture d’usine ou de réduction d’activité. La combativité des travailleurs et des syndicats se heurte à des difficultés importantes et récurrentes : isolement, absence de coordination et de perspectives globales susceptibles d’amener à de véritables solutions. Le travail de l’atelier a consisté d’abord en un repérage de ces difficultés et ensuite en une recherche de propositions ouvrant la voie à des solutions pérennes.
Les constats
Il arrive souvent que le rapport de force ne permette pas aux salariés concernés d’imposer un maintien de l’activité et des emplois. Les collectifs sont alors amenés à se battre le dos au mur pour repousser dans le temps les licenciements ou en limiter le nombre en acceptant des sacrifices sur les salaires et les conditions de travail, en exigeant des primes plus importantes pour les travailleurs licenciés.
La baisse dramatique des emplois industriels en France est due au fonctionnement de la mondialisation libérale à l’intérieur de l’Europe d’une part et entre les pays européens et les pays dits émergents d’autre part : mise en concurrence des travailleurs, dumping social et environnemental. Cela entraîne des effets pervers graves : transport des marchandises sur des distances énormes, habitude prise par les consommateurs de ne pas payer les marchandises au prix qui correspondrait à des salaires et des conditions de travail décents, exploitation très dure des travailleurs et dégats sur l’environnement peu visibles parce que situés dans des pays lointains.
On constate aussi chez nous d’autres conséquences comme la tertiarisation de l’économie et le développement de la sous-traitance. Sur le plan idéologique, l’individualisme est une entrave au développement des solidarités à l’intérieur des entreprises et à l’extérieur.
Les propositions
Pour Attac et les comités locaux, il s’agit d’abord d’apporter un soutien aux salariés en lutte en popularisant leur combat, en diffusant l’information sur la lutte, sur son évolution, sur les modes d’action et les revendications. Il est important aussi de mettre en relation les collectifs de salariés, les syndicats et les associations de lutte pour l’environnement. On peut organiser des rencontres pour mettre en débat les objectifs et les moyens mis en œuvre, en sachant qu’il peut s’avérer difficile d’obtenir des échanges et une écoute sans trop de tension.
Sur un plan plus général, on peut aussi faire une information en direction de la population sur les causes de ces fermetures d’usine et sur les alternatives possibles prenant notamment en compte les exigences de la transition écologique. Pour les causes voir ce qui a été dit plus haut sur la mondialisation libérale. En ce qui concerne les alternatives, les participants à l’atelier ont proposé trois pistes.
Utilisation de la taxation : taxation de la pollution, du transport, « taxes coopératives » pour compenser le dumping social et environnemental.
Transformation des comportements des consommateurs, en posant le problème du « juste prix des marchandises » qu’on ne peux pas séparer de celui de l’augmentation du pouvoir d’achat.
Transformation des conditions de la production : reconversion des productions, relocalisation, contrôle de l’aménagement du territoire. Le développement de l’agriculture écologique est un exemple de reconversion réussie pour nombre d’agriculteurs. Enfin, il nous faut proposer une autre organisation de l’entreprise et promouvoir des structures innovantes comme les coopératives.
Un groupe d’échange pour les personnes intéressées par cette question a été mis en place.
Se renseigner auprès de l’animateur Jean-Luc Gasnier : gasnierjl@gmail.com