Un premier test : le pacte budgétaire

lundi 7 mai 2012, par Aurélie Trouvé

Écrire une tribune le dimanche midi pour parution le lundi : a priori pas de souci. Sauf quand , entre temps, le nouveau Président de la République est élu. Je ne peux m’empêcher de réagir à l’heure où j’écris ces lignes. 10 ans de droite au pouvoir, mes 10 ans de militantisme me font parier sur la victoire de François Hollande et songer aux horizons qui s’ouvrent.

Mais on ne passe pas de la gauche d’alternance à la gauche d’alternative uniquement par des calculs électoraux, mais par une longue révolution culturelle qui se joue dans les résistances et pratiques concrètes, par une pression sans relâche des luttes sociales et écologistes hors des stratégies électorales. Le vrai changement, ce n’est pas maintenant, mais dans les mois et années à venir. Il dépendra de la capacité des mouvements citoyens, syndicaux, associatifs et intellectuels à mettre le gouvernement dos au mur, fût-il socialiste.

Le pacte budgétaire sera un premier test. Cet obscur traité européen promu par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy doit être ratifié au plus tôt par l’ensemble des pays européens. Et c’est loin d’être une broutille. Il durcit considérablement les plans d’austérité sociale imposés partout en Europe et enlève tout levier budgétaire nécessaire pour financer une transition écologique et sociale. Comment ? En imposant en plus des 3% de déficit budgétaire un « déficit structurel » maximal de 0,5% (notion controversée dont le calcul sera laissé à l’arbitraire des experts de la Commission européenne) et un nouvel arsenal punitif, avec des amendes quasi-automatiques pour les pays en déficit .

François Hollande veut renégocier ce traité pour y ajouter un « volet sur la croissance ». Passons sur l’objectif de croissance, dont c’est le contenu même qui est à revoir. Mais en quoi cet ajout sur la croissance peut-il changer quoi que ce soit au carcan budgétaire prévu par le traité ? En quoi est-ce qu’il permettrait aux États d’échapper à la dépendance des marchés financiers ?

Le pacte budgétaire n’est pas à renégocier, il est à rejeter. Dans tous les cas, le besoin d’une « réelle démocratie » en France et en Europe voudrait qu’il soit soumis à référendum, pour que le débat puisse enfin avoir lieu sur la façon dont nous réglons la crise de la dette et sur l’Europe que nous voulons.

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