TTF, TVA sociale, la semaine vue par Aurélie Trouvé

mardi 10 janvier 2012, par Aurélie Trouvé

Taxe sur les transactions financières

556e38416830384d516a494141675a74 ?« Nicolas Sarkozy a promis l’instauration d’une taxe sur les transactions financières. Malheureusement, tout porte à croire que les dernières annonces du gouvernement sont encore une fois une promesse sans suite et un effet d’opportunisme, pour atténuer l’effet de l’annonce de la TVA "sociale"...

Il y a treize ans, quand l’association Attac s’est fondée sur cette revendication, beaucoup faisaient croire que c’était infaisable. Mais ce n’est en réalité qu’une question de choix politique, celui de taxer la finance à un taux suffisant - nous proposons 0,1 % sur l’ensemble des transactions financières - pour contrer les spéculations et financer les politiques sociales et écologiques. Cette idée a fini par être reprise par la plupart des responsables politiques et c’est tant mieux. Mais au-delà des discours, il faut passer aux actes.

Nicolas Sarkozy promet la taxe depuis plusieurs années, sans que rien n’ait été fait. Au G20, la plupart des pays n’en voulaient pas. La Commission européenne l’a proposée aux vingt-sept États membres, mais il faut un vote à l’unanimité et le Royaume-Uni s’y oppose. Depuis des années, nous demandons donc à ce que le gouvernement français mette en oeuvre cette taxe, seul ou avec d’autres partenaires européens comme l’Allemagne. Quand il s’agit de rigueur pour les citoyens, le gouvernement fait les choses très vite. Mais quand il s’agit de taxer la finance, ça va beaucoup plus lentement. »

TVA sociale

« Il n’y a pas plus antisociale que cette TVA. C’est un nouveau cadeau fiscal fait au patronat, estimé à 30 milliards d’euros. En effet, l’expérience montre que les baisses de TVA ne sont répercutées qu’en petite partie sur les prix. Les consommateurs devront donc payer plus et ce sont les entreprises qui pourront se faire des marges supplémentaires. Le pouvoir d’achat des ménages sera encore réduit. Et comme la TVA est une taxe qui n’est pas proportionnelle aux revenus, ce sont les pauvres qui trinqueront avant tout. Ainsi, on continue la rigueur pour les classes moyennes et précaires, mais on ne touche pas à la richesse détenue par les gros investisseurs, les grandes entreprises, les très riches. C’est nous qui payons la crise. Est-ce une fatalité ? Bien sûr que non. Il y a d’autres solutions possibles : désarmer la finance en la taxant, en fermant les paradis fiscaux et judiciaires, en socialisant le système bancaire partager les richesses par une révolution fiscale créer de l’emploi en le partageant et en développant les services publics utiliser les politiques publiques pour mettre en oeuvre une transition écologique et sociale... »

Les dix ans de l’euro

« Quel triste anniversaire ! La zone euro est dans l’impasse parce qu’elle est dirigée par une politique monétariste dangereuse : le traité européen de Maastricht interdit aux États membres d’emprunter directement à la BCE (1). Ils sont obligés d’emprunter aux marchés financiers, qui s’en donnent à coeur joie pour pratiquer des taux d’intérêt usuriers. Ils font la pluie et le beau temps sur les orientations des gouvernements qui mettent en oeuvre des plans d’austérité sociale, à la fois inefficaces et injustes. C’est à présent la finance qui nous gouverne et c’est notre démocratie qui est en jeu. Il est urgent de désarmer cette finance. Et il est urgent que les pays de la zone euro puissent emprunter directement à la BCE à des taux faibles, sous des conditions qui ne soient pas l’austérité sociale, mais la lutte contre l’évasion fiscale, le partage des richesses, la préservation des ressources naturelles... »

SeaFrance

« Au-delà du fiasco qui s’annonce pour les centaines de salariés, un exemple d’alternative en ressort : celui d’une gestion des entreprises par les salariés eux-mêmes dans le cadre d’une coopérative. Une partie des richesses créées ne servirait plus à rémunérer à mort les actionnaires, mais à payer correctement les salaires et à investir. La participation effective des salariés (et des usagers) aux conseils d’administration des entreprises est un enjeu majeur pour la démocratie. »

Son week-end

« Samedi, j’avais une réunion du conseil d’administration d’Attac. Dimanche ? Je le passe en famille ! » •

Militante altermondialiste, Aurélie Trouvé est coprésidente d’Attac France depuis 2006. Son combat ? La reconquête, par les citoyens, du pouvoir qu’exerce la sphère financière sur les aspects de la vie politique, économique, sociale. Réactions sur l’actualité d’une semaine qui commence par les voeux de Nicolas Sarkozy, lequel se dit prêt à « faire partager la finance à la réparation des dégâts qu’elle a provoqués ».

Article paru dans La Voix du Nord , le 08/01/2012

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