La France s’opposera-t-elle au financement du charbon et du gaz de schiste par la banque de l’Union européenne ?

lundi 22 juillet 2013, par Attac France, Les Amis de la Terre

La Banque européenne d’investissement (BEI) doit adopter ce mardi 23 juillet sa politique énergétique, qui guidera ses prêts dans le secteur pour les 5 à 6 ans à venir. Selon les termes du premier draft, la banque publique de l’Union européenne (UE) pourrait continuer à soutenir le charbon et commencer à financer le gaz de schiste.

Le vote de demain déterminera si le gouvernement français est capable de tenir ses engagements pour le climat dans le cadre d’une négociation européenne. Les Amis de la Terre, Attac France, le Réseau Action Climat et Bankwatch exigent du gouvernement qu’il s’oppose à ce que la banque continue de financer les énergies fossiles, et en priorité le charbon et les gaz de schiste.

De la Commissaire européenne pour le climat à l’Assemblée nationale [1], la pression s’est intensifiée ces derniers mois pour que la BEI mette fin à ses prêts aux combustibles fossiles et consacre tous ses investissements labellisés « énergie » au financement de la transition énergétique. La banque – qui est la plus importante institution financière internationale au monde en terme de volume de prêts, et dont la France est l’un des principaux actionnaires – a investi 15 milliards d’euros dans des projets d’énergies fossiles entre 2007 et 2011, contre 14,8 milliards d’euros dans les sources renouvelables .

Aujourd’hui, la nouvelle politique proposée par la BEI laisse la porte ouverte aux prêts au charbon , alors que même la Banque Mondiale vient de limiter drastiquement les siens . La BEI a récemment financé la centrale à charbon de Sostanj , en Solvénie, qui garantit à elle seule que le pays n’atteindra pas ses objectifs réduction des émissions d’ici 2050. A l’avenir, elle pourrait financer la centrale de Ptolemaida en Grèce.

Le texte mentionne également la possibilité de financer les gaz de schiste. « Alors qu’une décarbonisation de l’économie est urgente pour éviter les pires impacts des changements climatiques , investir de l’argent public dans les hydrocarbures non conventionnels aux conséquences environnementales désastreuses est un choix tout à fait irresponsable . », commente Maxime Combes, économiste et membre d’Attac France.

Le Ministre du Développement Pascal Canfin indiquait la semaine dernière : «  la France défend le non financement du charbon et des gaz de schiste par la BEI  ». Le Ministère des Finances étant décisionnaire sur la question, la position de la France dépend maintenant de la volonté politique des équipes de Pierre Moscovici.

« Bercy a tendance à mettre en avant la difficulté de défendre des positions ambitieuses face à des pays plus conservateurs. Mais si, dans une négociation à l’échelle de l’UE, la France ne peut pas ouvertement défendre la fin des financements publics au charbon et aux gaz de schiste, en conformité avec ses déclarations sur le climat et ses lois, c’est l’aveu qu’elle n’aura jamais une position de leader en matière climatique. Qu’attendre alors d’une COP 2015 dans notre pays ? » interroge Malika Peyraut, chargée de campagne aux Amis de la Terre.

« Le climat est favorable : l’AFD ne finance plus le charbon, Obama ne veut plus financer le charbon à l’international, la Banque mondiale recule aussi sur le sujet, et François Hollande a commencé l’année en annonçant que ‘La France [avait] le devoir de permettre à notre monde de rester viable‘. Nous attendons des actes  » conclut Anne-Sophie Simpere, coordinatrice pour le réseau CEE Bankwatch.

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